Le moins que l’on puisse dire, c’est que je suis issu d’une famille nombreuse et originale. Je suis l’ainé, le premier, j’aurai aimé dire le plus mature mais ce n’est pas toujours le cas. Puis ont suivit les triplés, Callie, Nash et Seth. Puis Shay. Puis Serena. Six enfants en quatre ans. Ce n’est une chose facile pour aucun couple. Mais au lieu de prendre son courage à deux mains, mon père a préféré déserté, laissant ma mère s’occuper de nous, et plus jeune, il faut avouer que nous étions loin d’être des enfants sages. J’étais un peu le premier à avoir l’idée de faire des bêtises, et j’en rejetais la faute sur Nash ou Seth selon mes envies. Callie a toujours été lé plus douce, la plus sage. Et mes deux dernières sœurs passaient leur temps à ne jouer que toutes les deux. On a grandit, en essayant de bien se tenir pendant les visites d’amis, ou dès qu’il y avait des récompenses à la clé, un peu comme on pouvait aussi puisque maman ne pouvait pas toujours être là rien que pour nous, il fallait la partager. Jusqu’au jour où plus personne n’a put l’avoir pour elle toute seule. Pendant sa dernière année avec nous, elle était tous les jours de plus en plus fatiguée. Je préfère penser qu’elle s’est éteinte tout doucement, un peu comme quand on s’endort, plutôt que de m’avouer que c’est un cancer qui nous l’a enlevée. Les choses ont changé du jour au lendemain pour nous, mon père n’ayant jamais participé à notre éducation, et ne sachant donc pas quoi faire de six enfants de moins de dix ans. Il s’emportait pour le moindre bruit, la moindre bêtise. La vie a la maison devint moins coloré, plus grise, plus monotone. Et c’est à ce moment-là, que je crois, que j’ai vraiment commencé à étudier, à prendre gout aux heures passées à la bibliothèque, à plancher sur une dissertation.

Au collège et au lycée, j’étais plutôt du genre timide. Le genre intello à lunettes qui passe inaperçu. Ca ne me posait pas plus de problèmes. Etre dans la lumière n’a jamais été mon but. Mais je ne suis pas resté dans l’ombre pendant toute mon adolescence. Le sport, j’avais toujours aimé ça, ça me permettait de me défouler, d’extérioriser ce que j’avais sur le cœur. Mais je jouais surtout avec mes frères. J’ai été en quelque sorte repéré par l’entraineur de football américain du lycée alors que j’échangeais juste quelques lancers avec Seth, il m’a proposé de faire quelques essais de lendemain. J’ai dit oui en haussant la tête, je ne voyais pas comment j’aurai pu l’impressionner vu le nombre de bons joueurs dans son équipe. Je le savais, je suivais presque tous leurs matches. Et pourtant, une semaine après, je participais à mon premier matche de mes années lycées. Et c’est à ce moment que les gens ont commencé à me regarder. Ca avait de bonnes et de mauvaises choses, plus de popularités, plus « d’amis », mais aussi plus de filles qui me tournaient autour. Et j’ai horreur de ses filles qui ne s’intéressent à vous que parce que vous êtes dans la lumière pour quelques instants. Et aussi les clichés où les joueurs de football américains ne sortent qu’avec des cheerleaders. J’en suis bien le contre exemple, des trois filles avec qui j’ai formé un couple pendant cette période, aucune ne l’était. Je crois que j’aime bien contredire ce qui est déjà établit.

La routine avait envahi ma vie, mais cela ne me dérangeait pas. J’étais moins turbulent, plus posé. J’aimais ma vie comme elle l’était. Mais une fois encore, mon père a fait changer la donne. Il est rentré un soir et nous a annoncé que nous allions déménager, sur une petit île dont je n’avais jamais entendu parler, où il avait la possibilité d’ouvrir un restaurant. Un de ses rêves. Je ne pensais même pas qu’il était encore capable de rêver. Il fallut repartir à zéro. C’était il y avait environ trois ans. S’il avait su qu’il avait mourir dans un accident de voiture un peu plus d’un an plus tard … S’il avait été seul, je ne crois pas que j’aurai pleuré, mais ma petite sœur Shay l’accompagnait. Une personne de plus qui m’était cher de disparu. A croire que le malheur s’abattait sur notre petite famille. J’ai terminé mon année scolaire et demandé mon transfert dans ma nouvelle université, je ne pouvais pas abandonner mes frères et sœurs. J’en ai profité pour me faire discret à nouveau, j’aimais toujours autant le sport, mais je n’avais pas forcément envie de n’être remarqué que pour ça. C’est une fille qui a en fait décidé en partie de mon « nouvelle image ». Je l’ai rapidement remarquée, l’air douce, mignonne, simple, un brin maladroite, mais aussi un peu timide, du genre à rougir dans les situations gênantes. Mais pour moi, ça faisait tout son charme. Je ne me voyais pas l’aborder sans la connaître, surtout que je n’avais aucun cours en commun avec elle, et après m’être renseigné, j’ai appris qu’elle faisait partie d’une chorale. Chanter, ça n’a jamais été mon fort, mais je jouais de la guitare depuis mes 15 ans. Et sa troupe cherchait des membres, pourquoi pas des musiciens. J’ai mis un mois avant de l’inviter à prendre un verre. Pourquoi aussi longtemps ? Pour qu’elle s’habitue à moi, qu’elle ait confiance en moi. Je voulais encore attendre quelques semaines, mais je n’ai pas pu résister, je l’ai embrassée le soir même. Je n’ai plus eu de nouvelles pendant quelques jours, elle m’avoua plus tard qu’elle avait un petit ami, et qu’elle avait rompu avec lui pour pouvoir être entièrement avec moi. Petit à petit, on a appris à se connaître plus, à s’apprécier encore d’avantage, à se faire aveuglément confiance. Elle était la première pour qui je ressentais autant de choses. Une fois nos études finies, sur un coup de tête, on a décidé de s’installer ensemble, un grand pas en avant pour nous deux.

Ces derniers temps, je me sens prêt à faire un autre pas en avant, j’aimerai la demander en mariage, qu’elle devienne ma fiancée. Oui, 24 ans c’est jeune pour s’engager. Mais je suis sur de moi, sur de mes sentiments, sur qu’elle est faite pour moi. J’ai envie de fonder ma propre famille, pour un autre nouveau départ.

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